Le mot du Président.

Réalisation de Sylvie Constantin 

Enluminure, belles lettres, scribe, plume d'oie, initiale à la feuille d'or sont des mots qui nous évoquent les beaux manuscrits du moyen âge. Mais l'on oublie souvent que derrière ces quelques mots se cache plus de mille ans de labeur. Le manuscrit n'était pas un simple livre, c'était des mois, voire des années de travail pour les plus beaux. Mais avant même de pouvoir commencer sa réalisation il fallait réunir les matériaux nécessaires.

    Pour commencer, l'indispensable parchemin préparé par le parcheminier à partir de peaux de mouton, de veau, de chèvre destinés à l'alimentation.

    Pour un manuscrit de 400 pages environ, c'était un troupeau de 200 moutons qui était nécessaire. Le parchemin avait donc une grande valeur, il n'est pas rare de trouver des pages recousues ou trouées, le scribe contournait simplement le défaut.

    L'enlumineur, quant à lui, devait se procurer les pierres semi-précieuses, les plantes riches en pouvoir colorant, les bois rouges afin d'en extraire un pigment. Le lapis-lazuli venait d'Afghanistan, le bois de Brésil et le curcuma d'Inde, le Sang de dragon d'Indonésie, le Cinabre de Chine ou d'Espagne, le réalgar et l'orpiment d'Asie mineure... les marchands de « la route des épices » connaissaient bien la valeur de ces produits qu'ils ramenaient parfois de leurs longs périples.

    Le scribe n'a pas totalement disparu, le calligraphe en est son héritier. Le métier d'enlumineur n'a lui pas survécu, emportant presque tous ses secrets, il ne nous reste plus qu'une vague idée des techniques employées. Quelques rares réceptaires ont été écrits, mais encore faut-il savoir les interpréter.

    Retrouver ces recettes n'est pas suffisant, il faut également pratiquer pour acquérir « le tour de main » et découvrir les petits « trucs » que les maîtres gardaient bien secret. Transmettre ce savoir est notre but, car n'est-il pas merveilleux de faire découvrir à un enfant que l'on peut fabriquer de la peinture avec du curcuma, du curie de sa cuisine, de la gomme de cerisier du jardin, un peu de miel et de l'eau. Avec quelques fleurs d'iris mauve, on obtient un colorant violet mais si l'on rajoute de la pierre d'alun la couleur vire au vert...

    L'association s'est donnée pour objectif de retrouver les gestes et techniques employées par les enlumineurs, de la fabrication des pigments à la pose des couleurs. C'est pourquoi les membres de l'association ont entrepris, depuis plusieurs années, de fabriquer leurs propres couleurs suivant les techniques d'époque.

    Traités, publications des chercheurs, musées, CNRS sont nos principales sources d'informations.

    Notre deuxième objectif est de transmettre le plus simplement possible toutes ces techniques à travers des cours, des stages et des expositions.

    Si vous voulez partager notre passion ou plus simplement prendre des cours de calligraphie, enluminure, fabrication de couleur naturelle, n'hésitez pas à nous contacter. Vous pouvez également en découvrir un peu plus sur le monde de l'enluminure en visitant ce site Internet 

 

Thierry Coudouret

 

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