Les matières premières de l'enluminure

Le parchemin

Le parchemin est une peau d'animal. Pour la calligraphie et l'enluminure il est préférable d'utiliser du chevreau ou du veau, ainsi que de la chèvre, bien que plus épaisse. La peau de veau mort-né (vélin) est l'une des plus fines et belles, mais chère.

Le parchemin est traité par un parcheminier. Néanmoins il convient de le préparer avant l'utilisation afin d'en affiner le grain et d'éviter à l'encre de fuser.

Un mélange de coquilles d'oeuf broyées, de sandaraque pilée et de ponce-soie (poudre de pierre ponce) est utilisé à ces fins.

 Une peau de chevreau

Coquilles d'oeuf

Larmes de sandaraque, exsudation d'une sorte de Thuya

Les ingrédients de la couleur

Dévisser un tube d'aquarelle afin de déposer un peu de peinture sur une palette était un confort inconnu à l'époque médiévale.

Les couleurs se préparaient à partir de produits issus de la nature. Cependant ils pouvaient provenir autant du jardin du monastère que d'un pays lointain. Ils voyageaient à travers le monde, transportés par des caravanes, des bateaux, des chariots jusqu'à destination, près du pupitre dans un scriptorium ou dans l'atelier d'un enlumineur.

Les ingrédients, qui composaient les couleurs de cette époque, existent toujours. Ils voyagent encore (un peu plus vite!), et il est toujours possible de préparer ces pigments. Ce que l'Association, dans ses recherches, s'applique à faire.

Les diverses matières utilisées, végétales, animales, minérales, proviennent d'horizons très divers
comme en témoigne ces quelques exemples :

- le bois de Brésil et le curcuma nous viennent d'Inde,

- le réalgar et l'orpiment d'Asie mineure,

- le cinabre de Chine ou d'Espagne,

- la gomme arabique d'Afrique,

- le sang-dragon d'Indonésie,

- la gomme-gutte de Ceylan ou du Cambodge,

- la guède, le liège, le sureau de l'Europe et notamment de France,

- les ocres se retrouvent partout dans le monde,

- le lapis-lazuli d'Afghanistan,

- l'étain de Grande-Bretagne...